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Côte d’Ivoire/ Anaky Kobenan cogne Alassane Ouattara: “Les visites d’Etat des Présidents ne développent pas un pays”

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« Rêveries sur les rives du N’Zi »

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Depuis une semaine, toute la Côte d’Ivoire se laisse bercer par la brise qui souffle sur le beau fleuve N’ZI, et le cadre y est tellement bucolique et nostalgique que l’on se laisse aller à toutes les rêvasseries, surtout que celui qui a fait l’honneur à tous d’y voir le jour vient enfin dire « coucou, me revoici! ».

Lorsque, dans les Saintes Ecritures, les flots étaient ceux du Tigre ou de l’Euphrate, ceux qui étaient assis le long des rives, esclaves de la puissante et implacable Babylone, ne rêvaient que Libération et retour au pays natal.

Aujourd’hui, au bord du N’Zi, en rêvant aux lustres d’une période pas si ancienne, peut-être qu’à la suite des belles promesses de l’illustre natif du terroir, descendre dans des puits étroits et dangereux d’orpaillage ne constituera plus l’un des rares petits métiers pour une partie de la jeunesse, celle qui ne s’est pas encore décidée à aller grossir les rangs des sans-emploi des grandes villes côtières.

Oui, l’or du N’Zi est certainement le même que celui du Rhin, sauf que là-bas, l’on pensa à forger des armes et instruments d’artisanat et de métallurgie. On sut garder tradition et savoir-faire, ce qui assura une pole position lorsque l’Europe entra plus tard dans la grande Révolution Industrielle.

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La fête a été belle, inoubliable même, et jamais retour au pays natal ne fut aussi joliment célébré, sous nos cieux.
Et toutes nos têtes sont encore bercées des magnifiques tirades et déclamations dont nous ne savions plus notre terre d’ Eburnie prégnante !

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Mais aura-t-on le discernement de mesurer que le bitume coulé depuis moins d’une semaine, ainsi que le ravalement à la hâte des façades d’édifices administratifs et les couches de peinture des dernières heures, sans compter les poteaux plantés à la hâte, et aux pôles lumineux à revoir après les cérémonies, ne développeront jamais ni région, ni contrée, et que moins de six mois après, la région sera regagnée par les mêmes inerties et léthargies ?

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Les visites d’Etat des Présidents ne développent pas un pays. Le développement est dans la programmation et la durée, et il ne connait ni début, ni fin, et gare aux arrêts ou ruptures !
Pour une visite prévue de si longue date, a-t-on pris le temps et la peine d’évaluer ce que la région a comme potentiel agricole, artisanal, industriel, culturel et touristique propres ?

Car c’est seulement cela qui va tourner et travailler de lui-même, générer des emplois et revenus, et faire du N’zi un pôle de développement autonome et autocentré, même sans injection permanente de capitaux publics !

L’on a publiquement invité l’Etat à réinjecter des milliards de derniers publics dans un complexe textile désormais dépassé par la technologie et les nouveaux marchés de la mondialisation, sans compter que les deux ou trois ruptures de charge des silos de coton brut au tissu d’exportation relevaient d’une volonté politique qui n’a plus sa place aujourd’hui !

L’on devine que le futur partenaire privé/concessionnaire saura se faire verser chaque année un bon matelas des mêmes deniers publics, et obtenir des privilèges fiscaux ; il faudra s’y plier pour assurer l’exploitation, et surtout pour ne pas procéder à des réductions d’effectifs qui seront, dans l’euphorie du redémarrage, forcement supérieurs aux besoins réels et aux normes de rentabilité.

Mais cette spacieuse concession UTEXI, avec les usines, ateliers et autres dépendances, ne pourrait-elle pas abriter une technopole, à une heure de route de Yamoussoukro, où les grandes écoles d’excellence forment des ingénieurs en mécanique, en industrie, des agronomes, des logisticiens, etc…, dont on nous assure qu’ils ont un des meilleurs niveaux en Afrique, et sont déjà instruits aux nouvelles technologies du numérique ?

Mobiliser chaque année 5 à 10 milliards FCFA pour aider au lancement de 15 à 20 entreprises, Start up ou autres entités de production ne serait-il pas la meilleure cible pour le Conseil Régional ou la Mairie, et l’assurance qu’il en sortira un renouveau de développement sûr et des niches d’emplois pour les jeunes dès les 3 ou 4 premières années ?

Et cette brigade de jeunes entrepreneurs saura mieux et avant quiconque réagir et tirer avantage du changement d’écosystème qui s’installe depuis près de 10 à 15 années dans la région, avec un bon retour de pluviométrie. Et ces jeunes entrepreneurs et créateurs pourraient ensuite mettre le cap, sur les zones centre, nord et ouest, qui n’attendent que de entrepreneuriat !

Acceptons d’envisager que le développement de la Côte d’Ivoire se dégage quelque peu du Sud encombré et saturé, pour retrouver un souffle nouveau et plus moderne vers les hauteurs du centre !
Sans oublier, cerise sur le gâteau, qu’à Dimbokro, le train n’a jamais arrêté de siffler, et que Sitarail se déclare plus moderne et performant que jamais, de Tambao à Vridi !

Oui, sur les rives du N’zi, rêvons et sachons anticiper et positiver ! »

Abidjan, le 1er octobre 2019
Innocent Anaky Kobena, fondateur du MFA

Par Ivoirebusiness

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