Éburnie: «On a peur, ENSEMBLE POUR DES ELECTIONS CREDIBLES ! (rapport d’enquête, Gbate) | IVOIRE TV5
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Éburnie: «On a peur, ENSEMBLE POUR DES ELECTIONS CREDIBLES ! (rapport d’enquête, Gbate)

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RESUME EXECUTIF

1-Contexte

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L’article 21-3 de la déclaration universelle des droits de l’homme prescrit que « la volonté du peuple est le fondement des autorités publiques. Cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes, qui doivent avoir lieu périodiquement au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote » ;
Le 31 octobre 2020, la Côte d’Ivoire est censée constitutionnellement tenir des élections. Les observateurs s’accordent à dire au regard de l’engouement suscité par ces joutes, qu’après celles de 2010, celles à venir seront décisives pour la paix, à la fois en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Il s’agira de s’assurer que les leaders ivoiriens dans leur grande majorité ont tiré les meilleures leçons des élections calamiteuses passées.

En effet, ces futures élections, se tenant dix ans après la violente crise post-électorale de 2010, et étant marquées par un intérêt accru de l’ensemble des grandes forces politiques, doivent servir de baromètre à la vitalité de la démocratie ivoirienne, et constituer un test pour jauger la capacité de la classe politique ivoirienne, à organiser des élections ouvertes, transparentes et sans violence. Cependant, force est de constater que ce processus électoral, qui se déroule dans un contexte politique heurté, marqué par des divergences profondes à chacune de ses étapes, entre les différents acteurs politiques d’une part et la société civile d’autre part, constitue un environnement potentiellement explosif, et ne peut nullement exclure un retour à la violence.

Ces divergences portent sur la commission électorale indépendante (CEI), qui continue d’être une pomme de discorde, même après quatre arrêts de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, ordonnant chaque fois sa mise en adéquation avec les normes internationales et avec la constitution du pays, en matière d’indépendance et d’impartialité. Le code électoral constitue l’autre point d’achoppement, lui qui n’a pas fait l’objet de consensus entre les acteurs politiques et a fini par être adopté aux forceps, par une ordonnance présidentielle. A ces deux points s’ajoutent maintenant la liste électorale fortement contestée par l’opposition, et enfin la candidature surprise du Président de la République à un troisième mandat, alors que la limitation des mandats présidentielles à deux, est sans équivoque dans la nouvelle constitution et que cette interprétation avait été admise dans l’exposé des motifs du Garde des sceaux, ministre de la justice lors de l’adoption de ladite constitution au parlement.

D’ailleurs la contestation de ce troisième mandat a accru les tensions du fait des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, appuyées par des milices pro gouvernementales (microbes). Ces affrontements ont fait au moins 25 morts, plus de 100 blessé de nombreuses destructions de biens publics et privés y compris le saccage de commissariats, l’incendie de cars de transports et de marchés ect.

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Dans un tel environnement pré-électorale très tendu, marqué par une recrudescence des arrestations, les menaces et intimidation à l’encontre des voix dissidentes, y compris le harcèlement judiciaire contre les activistes des droits de l’homme, tous les efforts doivent viser à créer les conditions politiques et sécuritaires en vue d’élections présidentielles et législatives apaisée, pouvant rompre avec les cycles de violence caractéristiques des processus électoraux en côte d’Ivoire, depuis le retour au multipartisme en 1990.

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Il s’agit de remettre l’électeur au centre des enjeux électoraux. S’enquérir de son état d’âme vis à vis des futures élections, dans cette atmosphère délétère. Anticiper sur les crises des faibles taux de participation, nourris par les violences électorales et l’impunité y compris celles qui sont d’origine étatique. Il s’agit davantage de mobiliser le citoyen face à cette notion latente de “démocratie subie” qui ne fait guère cas des taux d’abstention de plus en plus élevé carrément expressifs d’un malaise devant les conditions de leur participation. Exhorter le candidat à prendre en compte les attentes des électeurs. Il s’agit enfin de dépasser une vision de la démocratie comme un ensemble de simples procédures pour en faire une valeur mobilisatrice à travers un contrat entre l’électeur et l’élu sur un projet à construire.

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C’est dans cette optique que se situe cette enquête d’opinion réalisée auprès des populations vivant en Côte d’Ivoire.

2- les Objectifs de l’enquête

a- Objectif Principal

Déterminer les attentes des citoyens vis-à-vis des candidats pour améliorer leur participation au processus électoral. Ou tout simplement, améliorer la participation des citoyens au processus électoral par la prise en compte de leurs attentes.
b- Objectifs spécifiques :

Mettre en lumière les priorités des citoyens
Donner aux candidats, des pistes des attentes des populations
Evaluer les conditions générales (sécuritaire et de transparence) du processus électoral

3- Approche méthodologique

L’échantillon de 313 ménages choisis de manière aléatoire dans les communes de Yopougon (137 ménages), Abobo (74 ménages), Cocody (53 ménages) et Port-Bouët (49 ménages). Dans le souci d’avoir une représentativité des toutes les couches sociales et en fonction des tendances politiques dominantes, les choix des quartiers ont été opérés. Ainsi, à Cocody, les quartiers suivants ont été choisis : Angré, Anokoi, Cocody-Centre et Deux plateaux-Colombie. A Yopougon, ce sont les quartiers de Doukouré, YaoSehi, Wassakara, Sicogi, Maroc, Millionnaire et Songon. Quant à Abobo, il s’est agi des quartiers d’Habitat, de PK18 et de Samanké. Enfin pour ce qui est de Port-Bouët, les quartiers visités étaient Marché, Gonzagueville et Vridi-cité.
Dans un quartier donné, un premier ilot était choisi par hasard. Le second l’était en respectant un pas de deux. De même, les choix des ménages respectaient un pas de quatre.

Dans chaque ménage choisi par hasard, il était question de faire la liste de toutes les personnes vivant habituellement là et d’administrer les interviews individuelles à tous membres du ménage âgés de 18 ans ou plus.

Ainsi, 1 249 personnes âgées de 18 ans et plus ont été interrogées avec succès, soit une taille moyenne de 4 enquêté(e)s par ménage. Cet échantillon se répartit comme suit :

222 personnes à Abobo (17,8%), 264 à Cocody (21,1%), 224 à Port-Bouët (17,9%) et 539 à Yopougon-Songon (43,2%).

4- Caractéristiques sociodémographiques

L’AGE DES ENQUETES

La moitié des personnes enquêtées est âgée de 33 ans. L’âge moyen est de 35,1 ans, avec 35,9 ans chez les hommes et 34,1 ans chez les femmes.
Plusieurs autres caractéristiques socio-démographiques des personnes enquêtées ont été collectées, notamment le niveau d’instruction, l’alphabétisation, la situation matrimoniale et le groupe ethnique. Suivant le niveau d’instruction, trois enquêté(e)s sur 10 (29,7%) ont le niveau supérieur et une personne enquêtée sur 4 (24,7%) a le niveau secondaire 2e cycle.LE NIVEAU D’INSTRUCTION DES ENQUETESLes enquêté(e)s ayant le niveau secondaire 1er cycle représentent 18,7%, ceux qui ont le niveau primaire représentent 15,6% tandis que les sans niveau d’instruction sont les plus faiblement représentés, avec 11,3%.
En outre, 84,9% des enquêté(e) savent lire et écrire dans une langue quelconque ; Ce qui n’est pas le cas pour 15,1%.

REPARTITION DES ENQUETE PAR GROUPE ETHNIQUE

Selon le groupe ethnique, 35,5% des enquêté(e)s sont des Akan, 18,9% des Mandé du Nord, 18,5% des Krou et 12,2% des Gur. Les autres nationalités sont également représentées dont 4,6 % de la communauté CEDEAO.

Appartenance politique
Plus de sept personnes interrogées sur dix (70,9%) n’appartiennent à aucun parti politique contre 29,1% qui ont déclaré appartenir à un parti politique. Parmi ces derniers, 18,3% sont de la coalition de l’opposition tandis que 10,7% celle du pouvoir.
La non appartenance à un parti politique évolue avec l’âge, allant de 76,2% parmi les 18-19 ans à 57,4% chez les personnes âgées de 55 ans et plus.
Cette proportion varie également selon les autres caractéristiques socio-démographiques, telles le niveau d’instruction, la situation matrimoniale, le groupe ethnique et la profession. Elle est en effet plus importante parmi les personnes ayant le niveau d’étude supérieur (77,9%) ou qui savent lire et écrire (71,6%), chez les célibataires (72,9%).

5. Principaux résultats
5.1. Volonté de participer aux élections prochaines
Près d’une personne sur trois (32,1%) des personnes interviewées ont déclaré ne pas être prêts à participer aux prochaines élections. Cette proportion est plus élevée à Cocody et à Yopougon avec respectivement 35,6%, chez les hommes (33,2%), chez les jeunes de 18-24 ans (45,9%), chez ceux qui ne sont pas alphabétisés (39,2%) et parmi les élèves /étudiants (43,3%).

5.2 Raisons de non-participation aux élections prochaines
Les raisons évoquées sont notamment :
Non intéressé par le politique exprimé par 29,2% de ceux qui estiment ne pas être prêts à participer aux prochaines élections.
17,5% pour absence de documents administratifs
et 13% pour cause des violences autour des élections.
5.3 Raisons de participation aux élections prochaines
47,3 disent faire confiance au processus électoral.
5.4. Classement des actions prioritaires selon les enquêtés
La cherté de la vie 36%, 1er ; La santé, 27%, 2e ; L’école 25% 3e ; La cohésion sociale 19%, 4e ; La sécurité 16%, 4ex L’indépendance de la justice 16% ; 6e La lutte contre la corruption 15% ; 7e La lutte contre le tribaliste 14% ; 8e Le dialogue politique 15% ; 9e La participation des femmes 17% ; 10e La séparation des pouvoirs ,18% ; 11e Les prisonniers d’opinion,12% ;12e L’immigration en Côte d’Ivoire, 29% ; 12e Les libertés démocratiques 12% 12e

6 -Risques majeurs de fraudes électorales

6.1 Existence de risques de fraudes électorales

6.2 Raisons de l’existence de risques majeurs de fraudes électorales

6.3 Raisons de la non existence de risques majeurs de fraudes électorales

7 Confiance dans les institutions chargées des élections en Côte d’Ivoire

7.1 Confiance dans la commission électorale
7.2 Consensus autour de la commission électorale

7.3 Actions pour un meilleur organe électoral

7.4 Confiance dans le Conseil Constitutionnel

1.1. 7.5 Actions pour un meilleur Conseil Constitutionnel

8 Causes des violences électorales en Côte d’Ivoire
8.1 cause des violences électorales en Côte d’Ivoire
Incivisme des populations, Inégalités sociales, Insécurité et tensions sociales, Manque de confiance dans le processus, Manque de crédibilité des politiques, NSP/Non déclaré, Propagandes et désinformation,

8.2 Classement des causes de la violence en Côte d’Ivoire

Les causes de violences électorales soumises à classement sont :
le manque de confiance des parties prenantes dans les institutions électorales ;
le tribalisme en politique ;
les groupes armés non démantelés ;
les informations erronées ou fausse information distillées par les médias et réseaux sociaux ;
le manque de fair-play des candidats.

Un score moyen a été calculé à partir des réponses fournies par les enquêté(e)s.

Pour les enquêté(e)s, les causes des violences électorales sont à titre premier le non démantèlement des groupes armés (score de 3,30). La seconde cause est les informations erronnées distillées par les médias. Le mande de confiance dans les institutions est à la dernière position dans le classement, avec un score de 2,58.

8.3 Solutions proposées pour des élections apaisées en 2020

Associer les ONG, Associer les religieux, Bonne volonté des politiques, Confiance dans le processus, Créer des emplois pour les jeunes, Désarmement, Informer les populations sur leurs droits, libérer les prisonniers politiques, Prier Réconciliation pour nationale, Reporter les élections, Respect de la limitation des mandats , Respecter le droit,Se conformer aux résultats des urnes, Sensibiliser les populations sur le civisme, Transparence des institutions, NSP/Non déclaré8.4 Classement des solutions pour des élections transparentesIl a été demandé aux enquêté(e)s de classer les solutions qui suivent par ordre de priorité :
reformer la CEI ;
reformer le Conseil Constitutionnel ;
outiller la société civile ;
former les populations au civisme ;
reformer le Code électoral ;
%u2013prolonger la période pour l’identification des populations.Un score more moyen des réponses des enquêté(e)s a été calculé. Ainsi, la solution de prolonger la période d’identification des électeurs a le meilleur score (4,01). Cette solution est immédiatement suivie de « La réforme du code électoral » et de « La réforme du Conseil Constitutionnel » avec des scores respectifs de 3,83 et de 3,64. La solution qui est au bas de l’échelle est « La réforme de la CEI » qui en enregistre un score de 2,58.

9. Avis sur la participation des Présidents Bédié, Gbagbo et Ouattara aux prochaines élections

Plus de huit personnes interviewées sur dix (80,6%) ne souhaitent plus que les trois grands leaders que sont Bédié, Gbagbo et Ouattara se présentent aux prochaines élections présidentielles. Pris individuellement, 76,1% récusent Ouattara, 69,4% Bédié et 64,9% Gbagbo.

Ce refus de voir ces trois grands acteurs politiques rempiler est plus prononcé chez les personnes alphabétisées (82,5%) que parmi les analphabètes (70,4%). Il est plus important parmi les salariés du privé (88,4%), ceux qui exercent une profession libérale (87,5%) et les élèves/étudiants (86,1%).

10. Avis sur le report des élections présidentielles

Report des élections présidentielles

Plus de sept personnes enquêtées sur dix (71,9%) ne sont pas favorables pour un report des élections présidentielles. Cet avis est plus donné par les jeunes de 18-24 ans (76,3%), les personnes qui ne savent lire et écrire (76,7%), les Mandé du Nord (82,2%) et les commerçants ou artisans 75,9%).

Cela peut se comprendre par une volonté d’en finir au plus tôt avec les tensions et les violences liées à ce processus. Cette enquête a été faite en juin 2020 c’est-à-dire à une période où le président n’était pas encore revenu sur sa parole de ne pas briguer un troisième mandat et au moment où la liste électorale n’était pas encore révisée.

11. Les mots qui viennent à l’esprit des populations quand on évoque les élections de 2020

12- Recommandations

A l’attention du Gouvernement ivoirien :
Re-ouvrir sans délai le dialogue politique avec les acteurs clés autour des conditions d’organisation d’élection transparente et crédible en octobre 2020,
Libérer les personnes détenues pour des délits d’opinion ou des délits à caractère politique en particulier les personnes arrêtées à la suite de la marche contre le 3eme mandat de M Alassane Ouattara, ainsi que les détenues pour lesquels la cour africaine a ordonné la relaxe, dans son arrêt du mercredi 22 avril 2020.
Consolider l’état de droit et la démocratie par la pleine exécution des décisions de justice y compris celles de la Cour africaine et le respect des droits de l’Homme en particulier le droit de manifestation pacifique reconnus aux individus et aux groupes d’individus,A l’attention des partis et acteurs politiques
Demander aux trois grands leaders (Gbagbo, Ouattara et Bédié) de renoncer à se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2020 pour assurer l’alternance générationnelle,
Rejeter sous toutes ses formes le recours à la violence pour porter des revendications politiques et sociales ;
A l’attention de la commission électorale indépendante :
Agir dans le respect des normes les plus élevées de transparence, de neutralité et de professionnalisme,
A l’attention des ONG de défense des droits de l’homme et des principes démocratiques :
Fonder ses actions sur la défense des normes et principes fondamentaux des droits de l’Homme et de la démocratie,
Agir dans le respect des normes élevées de transparence, de neutralité et de professionnalisme

Conclusion

Dans les régimes démocratiques, les élections sont un moment important d’échanges entre les citoyens et les élus, du moins entre citoyens et les candidats. Il s’agit pour les citoyens de questionner le mandat accordé ou sollicité par les candidats, de le remettre en cause ou de le renouveler.
La présente enquête avait pour objectif de déterminer les attentes des électeurs pour les porter à la connaissance des candidats. Il s’agit pour les citoyens ivoiriens pour une fois de s’approprier le processus électoral, en extériorisant leurs attentes pour une élection transparente et inclusive. Quant aux candidats, ils devront mettre tout en oeuvre pour tenir compte de ces attentes en vue de les satisfaire.source : connectionivoirienne.net

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