Élections de 2020, Hamed Bakayoko défie Soro Guillaume

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Le mercure monte dans la classe politique en Côte d’Ivoire. Hamed Bakayoko vient de répondre à Soro Guillaume qui avait menacé la tenue des élections présidentielles d’octobre 2020. Le Premier ministre ivoirien défie explicitement l’ancien patron de la rébellion de 2002.
Côte d’Ivoire : Pas d’élections, selon Soro Guillaume

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Soro Guillaume a organisé un deuxième déjeuner de presse cette semaine à Paris. Face à des journalistes de différents organes de presse, l’ancien chef rebelle a déclaré « Prenez un stylo et marquez-le : il n’y aura pas d’élections en Côte d’Ivoire. S’il y a des élections, c’est que nous y sommes inclus ». Le leader de Generations et Peuples Solidaires (GPS) conteste le rejet de sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 par le Conseil constitutionnel ivoirien. Il a d’ailleurs rapidement attaqué cette décision devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP). Celle-ci a demandé à la Côte d’Ivoire de valider la candidature de l’opposant injustement recalé. Conforté par cette décision et adoubé dans sa démarche par plusieurs organisations internationales, l’ancien Premier ministre ivoirien a durci le ton ces derniers jours.
Hamed Bakayoko confirme la tenue de la présidentielle Ivoirienne

Cette déclaration effectuée depuis Paris est bien parvenue aux oreilles des autorités ivoiriennes. Le Premier ministre Hamed Bakayoko y a répondu en forme de défi. « Lorsqu’on aime son pays, on ne lui souhaite aucun mal quelle que soit la position dans laquelle l’ont se trouve. […] Il y a des personnes qui souhaitent le pire à la Côte d’Ivoire. Ils aimeraient bien voir la Côte d’Ivoire bruler, à feu et à sang. Il faut leur dire que la Côte d’Ivoire sera en paix…»

Devant les partisans du Président Alassane Ouattara venus, à plusieurs centaines, pour soutenir sa troisième candidature “controversée”, Hamed Bakayoko a essayé d’envoyer un message moqueur à Guillaume Soro. “Quand on te soulève, tu crois que tu mesures deux mètres. Mais quand on te dépose, tu réalises que tu ne mesures pas deux mètres… Et là tu as le vertige et tu bavardes au hasard.”

Guillaume Soro affirme et croit dur comme fer qu’il n’y aura pas d’élections en Côte d’Ivoire le 31 octobre prochain. Hamed Bakayoko lui répond depuis Yopougon, place Figayo, que les élections se tiendront à la date prévue. Il a surenchéri en affirmant : “Nous sommes ici à Abidjan. On est sur le terrain. On est en Côte d’Ivoire. Les gens peuvent bavarder, mais nous sommes là, on est serein. Soyez sereins. Le 31 octobre, on sera encore là. Beaucoup de gens parlent, mais ils ne savent pas que la Côte d’Ivoire a changé. N’écoutez pas ceux qui menacent la Côte d’Ivoire.”

Le Premier ministre ivoirien, à la fin de son intervention, a fait monter une jeune fille, vendeuse à l’étalage de bananes, et un jeune commerçant sur le podium. Il a promis, face aux militants du RHDP, qu’il versera 5 millions de FCFA à chacun pour développer son affaire.

L’Union européenne demande l’inclusion des candidats écartés

Outre cette compétition de muscles entre Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, l’Union européenne, à travers son haut responsable en Côte d’Ivoire, s’est montrée préoccupée par la situation. Il est marqué dans son communiqué :

“L’UE prend acte de la décision du Conseil constitutionnel, ce 14 septembre, relative aux candidatures retenues pour l’élection présidentielle. S’il ne lui revient pas de se prononcer à ce sujet, l’UE rappelle qu’il est de la responsabilité première des autorités et institutions ivoiriennes compétentes de garantir un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable, emportant l’adhésion des citoyens. Elle note les différentes procédures ouvertes auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) relativement au processus électoral et rappelle son attachement au respect de la justice internationale.”

Pour cette élection, le Conseil constitutionnel ivoirien a recalé plusieurs candidats de poids. Les candidatures de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Mamadou Koulibaly, Mabri Toikeusse et de bien d’autres leaders ont toutes été invalidées. Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan, candidats à cette élection, ont demandé la réorganisation de la Commission électorale indépendante (CEI) sans quoi ils menacent de boycotter l’élection. Ils réclament aussi l’inclusion des autres candidats écartés. Seul Kouadio Konan Bertin – KKB, un des 4 candidats retenus avec Alassane Ouattara, reste pour le moment muet. Autrement, tous les partis politiques, à l’exception du RHDP du président Alassane Ouattara, demandent un report de l’élection pour une organisation plus transparente du scrutin. La tension est montée d’un cran dans la classe politique ivoirienne ces derniers jours.
L’appel de Charles Blé Goudé à Alassane Ouattara

Charles Blé Goudé, opposant au Président Alassane Ouattara présentement aux Pays-Bas, a appelé lors d’un Facebook-Live le chef de l’État à repousser le scrutin. Il lui recommande de convoquer les partis politiques pour entamer un dialogue politique qui permettrait d’aller à l’apaisement. Pour le compagnon de prison de Laurent Gbagbo à La Haye, en l’état, la Côte d’Ivoire court un nouveau risque d’une crise poste-électorale.

source : afrique-sur7.fr

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