Guillaume Soro : Tidjane Thiam et Blé Goudé refusent tout rapprochement avec « l’enfant banni »

Depuis quelques jours, toute perspective de rapprochement avec Guillaume Soro est clairement écartée par deux figures majeures de la politique ivoirienne, notamment Tidjane Thiam et Blé Goudé.

Alors que les tractations s’intensifient en vue de la formation d’un bloc de l’opposition pour la présidentielle de 2025, Tidjane Thiam, leader du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), et Charles Blé Goudé, du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples (COJEP), ont publiquement affirmé leur refus de toute alliance avec l’ancien Premier ministre et chef rebelle, Guillaume Soro, en exil depuis près de cinq ans.

Dans des déclarations distinctes, Thiam et Blé Goudé ont clarifié leurs positions concernant une éventuelle collaboration avec le parti de Guillaume Soro, Générations et Peuples Solidaires (GPS). Lors d’une rencontre avec les cadres et militants du COJEP, Blé Goudé, l’ancien chef de file des jeunes, a souligné l’importance de rester fidèle à ses principes en politique, affirmant qu’il ne pouvait s’associer à ceux qui prônent la violence comme moyen d’accès au pouvoir.

« Quand tu te promènes avec n’importe qui, n’importe quoi t’arrive. Hier, tu étais opposé aux armes comme moyen d’accession au pouvoir, mais pourquoi aujourd’hui applaudir quelqu’un qui dit “je vais prendre les armes pour renverser le pouvoir” ? Enlever quelqu’un, ce n’est pas un programme », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité de transformer la Côte d’Ivoire en profondeur sur la base de valeurs solides.

De son côté, le PDCI-RDA, le parti de Tidjane Thiam, a également pris ses distances avec Soro. Dans un communiqué, le parti a précisé que son soutien à Soumahoro Kando, un proche de Soro récemment arrêté, ne doit pas être interprété comme une alliance avec le GPS. « Le PDCI-RDA demeure attaché à la défense de l’État de droit et au respect des institutions démocratiques », a-t-il souligné, réaffirmant son engagement pour la paix et la non-violence.

Guillaume Soro, autrefois considéré comme le « chouchou » du président Alassane Ouattara, a vu sa relation avec le chef de l’État se détériorer à partir de 2019. L’ancien chef rebelle, autrefois adoubé par le camp Ouattara est depuis lors passé de statut de chouchouter à celui « d’enfant banni ». En exil depuis 5 ans, il est visé par un mandat d’arrêt international du fait de sa condamnation par contumace en 2021 pour atteinte à la sûreté de l’État.

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