Bonne nouvelle pour la Côte d’Ivoire. Les savoir-faire liés à la fabrication de l’attiéké, plat traditionnel de Côte d’Ivoire, ont été inscrits ce mercredi sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. C’est le fruit de la plaidoirie faite par Ramata Ly-Bakayoko, représentante de la Côte d’Ivoire à l’Unesco, depuis sa prise de service.
Lorsqu’elle présentait ses lettres de créance en qualité de Déléguée permanente de la République de Côte d’Ivoire auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (l’UNESCO), Ramata Ly-Bakayoko avait plaidé pour l’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco de l’attiéké et des savoir-faire traditionnels liés au tissage des pagnes en Côte d’Ivoire. L’organisation a finalement répondu favorablement sur le cas de l’Attiéké.
« Les savoir-faire liés à la fabrication » de cet emblématique mets dont raffolent presque tous les Ivoiriens sont désormais sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité chez l’UNESCO. Selon Ramata Ly-Bakayoko, l’Attiéké est un pilier de la gastronomie ivoirienne, « profondément enraciné dans le quotidien des communautés ». Il est consommé « tous les jours et à diverses cérémonies tels que les mariages, les baptêmes, les funérailles et les réunions communautaires », a-t-elle ajouté.
L’attiéké, semoule de manioc légèrement acidulée, occupe une place essentielle dans l’alimentation en Côte d’Ivoire et dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Il est souvent servi en accompagnement de poissons ou de viandes en sauce.
Sa préparation, exigeante et minutieuse, repose sur des techniques ancestrales : les tubercules de manioc sont d’abord séchés, broyés et tamisés. La farine obtenue est ensuite mélangée à du manioc fermenté avant d’être cuite à la vapeur.
Au fil des générations, l’Attiéké est devenu une richesse identitaire remarquable qui démarque la Côte d’Ivoire d’autres pays.
La déléguée permanente de la Côte d’Ivoire auprès de l’UNESCO explique que « ces savoir-faire sont fondés sur des gestes précis et des techniques traditionnelles ». Tout ceci a été ainsi transmis de génération en génération, précisément de « mère en fille ».
Le dossier de candidature soumis à l’Unesco met en lumière que ce sont les peuples lagunaires du sud de la Côte d’Ivoire qui détiennent et perpétuent ces savoir-faire. Cependant, cette pratique s’est diffusée au-delà de ces communautés pour atteindre d’autres régions ivoiriennes et même d’autres pays tels que le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, la République démocratique du Congo, et même la Chine.
En 2023, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) a attribué à l’« attiéké des lagunes » une indication géographique protégée (IGP). Cette reconnaissance a été complétée à mi-2024 par un label de « marque collective », interdisant l’utilisation du nom « attiéké » pour des produits similaires fabriqués en dehors de la Côte d’Ivoire.
L’inscription de l’attiéké au patrimoine culturel immatériel de l’humanité renforce son statut de symbole culinaire et culturel ivoirien, tout en valorisant son rayonnement international. Ce mets, à la fois simple et raffiné, incarne désormais officiellement une fierté nationale et un héritage à préserver.