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L’EUROPE APPELLE LA CHINE, ELLE AUSSI, À ANNULER DES DETTES AFRICAINES

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L’EUROPE APPELLE LA CHINE, ELLE AUSSI, À ANNULER DES DETTES AFRICAINES

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Emmanuel Macron a eu raison, lundi 13 avril, d’appeler à « aider » l’Afrique en « annulant massivement sa dette ». Cela sonne comme une invitation à la Chine, qui est l’un des principaux créanciers de l’Afrique et l’un des plus intransigeants aussi.

Le séisme planétaire déclenché par le Covid-19 risque d’emporter les plus faibles, les plus désarmés. Cela est vrai des êtres humains, des entreprises, mais aussi des Etats. Avec 16 900 cas d’infection recensés, le continent africain ne représente pour l’heure qu’une faible part du 2 millions de malades recensés dans le monde. Mais les dégâts du nouveau coronavirus dans des pays pauvres dénués de systèmes de santé publique, où le confinement est incompatible avec la survie, risquent d’être considérables. « Un choc sévère », avertit la Banque mondiale.

Vingt millions d’Africains risquent de perdre leur emploi cette année, avec des conséquences potentiellement explosives en termes d’instabilité sociale et politique, de faim et aussi d’émigration. Pour les Etats africains, le coup est d’autant plus rude qu’ils sont dépendants des prix des matières premières qui s’effondrent et de la faiblesse de leurs monnaies, qui alourdit la charge de leurs dettes.

C’est pourquoi Emmanuel Macron a eu raison, lundi 13 avril, d’appeler à « aider » l’Afrique en « annulant massivement sa dette », ainsi que le revendiquent plusieurs chefs d’Etat, dont le Sénégalais Macky Sall. Rare digression internationale dans un discours destiné à l’opinion française, l’invitation présidentielle rappelle utilement, alors que le monde se hérisse de frontières, que la victoire sur la pandémie ne peut être que planétaire et solidaire. L’annulation des dettes africaines figure depuis trois décennies à l’agenda des pays développés créanciers, avec des processus comme ceux mis en œuvre par le Club de Paris.

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Mardi, au lendemain de l’appel du président Macron, le G7 a pris position en faveur de la suspension du service de la dette de 76 pays pauvres, dont une quarantaine en Afrique subsaharienne. Ce simple moratoire constitue un premier pas vers une annulation pure et simple de dette, qui reste à décider au cas par cas dans un cadre multilatéral. Fait marquant, l’initiative pourrait être soutenue par le G20 où siège la Chine, l’un des principaux créanciers de l’Afrique (133 milliards d’euros de prêts), l’un des plus intransigeants aussi.

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Si l’appel d’Emmanuel Macron est destiné à manifester l’ouverture d’esprit de Paris vis-à-vis de l’Afrique francophone, elle sonne aussi comme une invitation à la Chine. Alors que le président Xi Jinping revendique pour son pays un statut de grande puissance et cherche à faire oublier son rôle dans la pandémie qui paralyse la planète, il est temps pour lui d’assumer ses responsabilités à l’égard de l’Afrique, où sa « générosité » se traduit massivement par des prêts.

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Jusqu’à présent, Pékin n’annule pas les dettes des pays africains en détresse : il lui arrive de les « oublier » provisoirement contre la souscription de nouveaux prêts dont les taux d’intérêt sont supérieurs à ceux de la Banque mondiale. Les autres Etats créanciers, eux, craignent que les dettes qu’ils effacent ne bénéficient indirectement à la Chine.

Seule une procédure incluant l’ensemble des créanciers peut donc réellement desserrer l’étau sur les pays africains. Cela suppose que Pékin sorte de l’opacité de ses relations financières avec le continent. Si la Chine veut consolider son image de bienveillance en Afrique, elle doit accepter ce que les pays riches ont fini par admettre : annuler des dettes africaines.

SOUCE: Le Monde Afrique

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