Les militaires qui dirigent le Niger après l’éviction du pouvoir de Mohamed Bazoum viennent-ils de franchir une nouvelle étape dans leur bras de fer avec l’occident ?
Bien malin celui qui pourra répondre avec exactitude à cette question.
Mais une chose est sûre, ce geste posé par la junte nigérienne ne restera pas indifférent les États-Unis.
En effet, une forte délégation américaine venue à Niamey pour échanger avec Abdourahamane Tiani est reparti frustrée sans accomplir ce pourquoi elle était là.
La sous-secrétaire d’État en charge de l’Afrique, Molly Phee, accompagnée d’une responsable du Pentagone et du commandant en chef de l’Africom n’a pu échanger
avec le chef de la junte.
Côté présidence nigérienne, c’est le silence radio. Aucun communiqué n’a été publié sur le départ, ou non, du millier de soldats américains stationné au Niger et les
raisons de la non tenue de cette audience pourtant programmée.
Les raisons de ce camouflet, il faut les chercher dans les trois rencontres entre la délégation et la junte. Le point d’achoppement a été le choix des partenaires du
Niger après le départ force des soldats français, notamment la Russie et Wagner.
De sources diplomatiques, la délégation américaine a pesé de tout son poids pour tenter de dissuader la junte militaire sur des choix « hasardeux ».
La composition des membres de la junte a ces négociations n’est pas fortuite. En effet, ces représentants sont les plus radicaux des quatorze membres du conseil
national pour la sauvegarde de la patrie, le CNSP, et proche de Moscou.
Depuis le coup d’État, le Niger, en plus de se rapprocher de nouveaux partenaires comme la Russie, a par ailleurs décidé de quitter la CEDEAO, comme le Mali et le
Burkina Faso, ses partenaires de l’Alliance des États du Sahel (AES).