Prévu ce mardi 5 novembre 2024, le procès du vice-président de Générations et peuples solidaires, Souleymane Kamaraté Koné, a été à nouveau renvoyé au 10 décembre 2024.
De nouveau reporté ! Prévu ce mardi 5 novembre 2024, le procès de Souleymane Kamaraté Koné dit Soul To Soul, vice-président de Générations et peuples solidaires (GPS) a été renvoyé au 10 décembre en raison de l’absence de témoins clés, réclamés à la barre par les avocats de la défense.
Ce report, qui s’ajoute à une série de précédents, alimente les suspicions autour du harcèlement politico-judiciaire dont sont victimes depuis cinq ans l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et les cadres et adhérents de son mouvement. Les ennuis de l’ancien locataire de la Primature et ses proches ont débuté quand Guillaume Soro a décidé de ne pas adhérer à la nouvelle version du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), promue par Alassane Ouattara en 2018, à deux ans de la présidentielle de 2020.
L’ex-député de Ferké, a d’abord été poussé à la démission de la présidence de l’Assemblée nationale, avant de voir l’étau se resserrer sur lui, surtout après qu’il a déclaré sa candidature au scrutin présidentiel d’octobre 2020. Empêché de regagner la Côte d’Ivoire, au terme d’un séjour de six mois en Europe, le président de GPS avait vu la plupart des cadres de son mouvement et des membres de sa famille, arrêtés et emprisonnés, pour une prétendue tentative de déstabilisation.
Dans la foulée, il est aussi poursuivi pour ‘’recel de détournement de deniers publics’’ et ‘’blanchiment de capitaux’’ par le tribunal correctionnel d’Abidjan. C’est que le régime d’Alassane Ouattara considère qu’il a mal acquis sa résidence située à Marcory-Résidentiel, pourtant offerte par Laurent Gbagbo à Guillaume Soro, quand celui-ci était Premier ministre.
En dépit des arguments développés par ses avocats, l’ancien chef de gouvernement et ses proches, poursuivi dans ce dossier, ont été condamnés à 20 ans de prison. Alors que l’on croyait cette affaire close avec la condamnation qui en a résulté, la justice émet une nouvelle convocation à comparaître à Souleymane Kamaraté Koné en mai dernier.
Au nombre des cadres de GPS emprisonnés depuis décembre 2019, l’ancien directeur de protocole de l’ex-président de l’Assemblée nationale, avait été gracié et libéré de prison en février 2024, après quatre ans de détention, notamment pour ‘’recel de détournement de deniers publics’’ et ‘’blanchiment de capitaux’’.
La libération de Soul To Soul avait pourtant donné lieu à des échanges téléphoniques inédits entre Guillaume Soro et le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, ouvrant la voie à une possible réconciliation entre les deux personnalités. « C’est juste une intimidation qu’ils veulent faire au vice-président de GPS. Ils n’ont pas pensé un seul instant qu’à sa sortie de prison, les populations des différentes régions allaient défiler chez lui.
Donc, sans me tromper, je pense qu’ils essaient de lui passer un message pour qu’il arrête de recevoir des gens chez lui », soutient Walina Coulibaly, délégué GPS à Abobo, dans un entretien accordé à Générations Nouvelles en juin 2024. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de la réconciliation espérée entre le leader de GPS et le chef de l’Etat.
Deux cadres proches de Guillaume Soro, Mamadou Traoré et Kando Soumahoro ont été arrêtés et emprisonnés en août 2024. Une situation qui a fait réagir l’ancienne ministre de la Communication, Affoussiata Bamba-Lamine.
« Ne nous faisons pas d’illusion. Ce que nous constatons, s’inscrit dans la logique du Président Ouattara de se maintenir au pouvoir. Et pour ça, il est prêt à tout écraser sur son passage. Vous avez dit décrispation ? J’y voyais plutôt un piège dans lequel il fallait entraîner Guillaume Soro et ses collaborateurs en exil. Je n’ai jamais cru à cette décrispation », avait-elle réagi dans les colonnes de la Revue GPS de septembre 2024. Hier, c’est encore un Soul To Soul, loin d’être ébranlé par ce harcèlement, qui s’est présenté au Palais de justice d’où il est reparti, l’air totalement décontracté.