Crise au Niger : La CEDEAO avoue son impuissance

Trois mois après le coup d’Etat au Niger, l’impuissance de la CEDEAO face aux putschistes au pouvoir est patente. Dans un entretien à Jeune Afrique, son commissaire aux Affaires politiques, Abdel-Fatau Musah, reconnaît que l’option militaire brandie en août dernier a été « suspendue » jusqu’à nouvel ordre.

Malgré des sanctions lourdes pour la population, l’organisation ouest-africaine piétine et peine à restaurer l’ordre constitutionnel à Niamey.

Ses médiations se heurtent au refus de dialogue de la junte dirigée par le colonel Diori Hamani. Et la menace d’une intervention armée paraît définitivement enterrée après avoir suscité la controverse.

« L’opinion nous était défavorable, on nous accusait de vouloir déclencher une guerre contre le Niger », explique M. Musah pour justifier ce rétropédalage.

Désormais sans levier crédible de pression sur le régime militaire au Niger, la CEDEAO en est réduite à attendre hypothétiques effets de ses sanctions économiques.

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Tout en dénonçant ces putschistes « aventuristes », l’organisation ouest-africaine semble contrainte de composer avec eux dans la durée au Niger, comme au Mali ou au Burkina.

Incapable de leur imposer un calendrier de transition raccourci qui avait été âprement négocié. La realité politique l’emporte sur les principes au grand dam d’une CEDEAO impuissante.

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