“Ce n’est pas à la France d’avoir un avis là-dessus”, affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, dans une déclaration récente, abordant la question de la réforme du franc CFA.
Ces propos interviennent dans un contexte où plusieurs pays africains expriment leur désir de rompre avec cette monnaie, perçue comme un vestige du colonialisme.
“Nous ne sommes plus dans la gouvernance, nous n’avons plus de réserves en France pour garantir la monnaie”, a déclaré Séjourné lors d’une interview accordée à RFI et France 24. “Maintenant, aux États africains de décider”, a-t-il ajouté, soulignant que la France est prête à accompagner ce mouvement de réforme.
La remise en question du franc CFA est particulièrement notable au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des voix s’élèvent pour revendiquer davantage de souveraineté et d’indépendance économique. Le nouveau président sénégalais, lui aussi, n’a pas exclu la possibilité d’abandonner cette monnaie.
La zone CFA est constituée de deux unions monétaires : l’UEMOA, qui regroupe huit pays d’Afrique de l’Ouest, et la Cémac, qui comprend six pays d’Afrique centrale. Le franc CFA est arrimé à l’euro depuis 1999, mais demeure sous la garantie institutionnelle du Trésor français.
De nombreux observateurs critiquent le fonctionnement du CFA, affirmant qu’il favorise principalement les intérêts économiques européens et maintient la tutelle de la France sur les politiques monétaires de certains pays africains. Cette dépendance est perçue comme un obstacle au développement et au progrès social dans ces nations.
Alors que le débat sur l’avenir du franc CFA s’intensifie, la France semble adopter une position de retrait, laissant aux pays africains le choix de décider de leur propre destin monétaire. Un changement de ton qui illustre peut-être un tournant dans les relations monétaires entre la France et ses anciennes colonies africaines.