Ousmane Sonko a été un grand artisan de la victoire de Bassirou Diomaye Faye. C’est donc à juste titre que la question de son rôle après la victoire suscite des débats. Mais le président de Pastef semble avoir déjà réglé le problème bien avant l’élection de son bras droit.
Écarté de l’élection présidentielle, Ousmane Sonko a donné procuration à son compagnon de lutte, sa doublure Bassirou Diomaye Faye pour défendre son projet. Mais le président de Pastef reste concentré et est conscient qu’il ne peut pas y avoir deux présidents de la République. Il a certes contribué à l’élection de Bassirou, mais il n’est pas dupe ; il sait que le pouvoir ne peut pas être géré à deux.
Aguerri sur la question, Ousmane Sonko prenait déjà de la hauteur avant même la victoire. Dans une prise de parole, il a clairement indiqué son intention de se mettre au service de la victoire (de Bassirou Diomaye Faye). C’est donc une manière de dire qu’il ne forcera rien et qu’il devra laisser de l’espace au président élu de déployer et de mettre en œuvre leur programme commun. « Ma personne n’est pas le plus important. Mon objectif, c’est d’aider à gagner l’élection », a-t-il déclaré.
Dans l’entourage des deux personnalités, il se dit que Sonko n’est pas forcément intéressé par une parcelle de pouvoir auprès de l’élu. Il est vrai qu’il ne sera pas écarté totalement, mais ce n’est pas sa priorité. On le voit beaucoup plus dans un rôle au niveau du Parti dissout. En effet, les militants et sympathisants de Pastef compte sur Ousmane Sonko pour redonner vie au Parti.
Certaines opinions prédisent un bicéphalisme à la tête du pays. Sonko va-t-il réellement se garder de s’immiscer dans la gestion d’État ? Selon certains observateurs de la vie politique sénégalaise, ce premier mandat sera une grande épreuve pour les deux amis, les deux alliés politiques.