Que cache la proposition de médiation de Macky Sall entre Emanuel Macron et Assimi Goita ? Sam l’Africain méfiant.
A quand la fin des tensions entre la France et le Mali ? Le 16 Août dernier, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop réclamait une réunion d’urgence sur la situation dans son pays. Et pour cause, le Mali accuse la France d’informer et d’armer des groupes terroriste.
Si la requête malienne n’a jusqu’ici pas trouvée réponse auprès de l’ONU, elle a pourtant attiré l’attention d’un voisin de Bamako. Il s’agit du Sénégal, qui a exprimé son souhait de ne pas voir cette affaire exposée au Conseil de sécurité. A en croire Aïssata Tall Sall, la cheffe de la diplomatie sénégalaise, “Le président Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine va continuer de jouer le rôle de médiation auprès du colonel Assimi Goïta, mais également auprès du président Emmanuel Macron, pour qu’une solution qui convienne à l’ensemble des parties soit trouvée “.
Une position qui passe mal chez des observateurs de la vie politique africaine, surtout celle qui lie encore la France et ses ex-colonies. Pour Sam l’Africain justement, «tout le monde a été témoin de la “tentative d’asphyxie” bien orchestrée par la France et mise en œuvre par la CEDEAO dont a été victime le Mali. Pendant des mois, le gouvernement de transition Malien, dos à dos avec le colon Français et lâché par les poids lourds ouest-africains, s’est retrouvé seul, sous le poids de lourdes sanctions infligées par ses paires ouest-africains, dans un combat qui semblait perdu d’avance».
Exprimant toujours son indignation, le Président de La Nouvelle alliance de la Côte d’Ivoire pour la patrie (Nacip) ajoute que «Ni la Côte d’Ivoire de Ouattara, le Ghana de Nana Akufo-Addo encore moins le Sénégal de Macky Sall n’avaient osés lever le petit doigt en faveur de leur frère ouest Africain. Tous semblaient plus préoccupés à trouver des voies et moyens pour ménager la France, que de prêter attention à l’argumentaire malien sur la menace terroriste grandissante sur son territoire, malgré la présence des troupes françaises».
LIRE AUSSI: Braquage de la BCEAO: De grosses révélations sur l’affaire, une proche de Sarkozy citée
C’est pourquoi l’homme politique ivoirien s’interroge sur les réelles motivations du président de l’UA: «Que cache ce zèle brusque du Sénégal ? Pourquoi subitement “le problème entre le Mali et la France” intéresse le Sénégal au point de se proposer en médiateur ? Que va t-on découvrir à cette réunion que réclame le Mali à l’ ONU ? Mieux, des pays Ouest Africains seraient-ils impliqués dans les violations dénoncées par le Mali ? Le Sénégal aurait- il des choses à cacher dans ce nouvel épisode du feuilleton franco-malien ? Les Maliens seraient- ils favorables à cette main tendue du Sénégal ?»
LIRE AUSSI: Affaire Pogba : Enfin la réaction de Kylian Mbappé à l’histoire de marabout
Pour lui, la proposition du Président Macky Sall intervient clairement à un moment où les maliens se sont résolus à emprunter le chemin de la liberté. «Des mois de tractations, de frottements diplomatiques, de menaces et de pressions, pendant lesquels, le Mali aurait bien aimé avoir le soutien ou même seulement, bénéficier de la médiation du Sénégal, mais que non. Seul, croulant sous le poids des sanctions, le Mali a tenu tête non seulement à la France mais aussi à la CEDEAO», a rappelé le Panafricain pour terminer.
